Au confin du monde, à l’extrême limite…

Je ne voulais pas prendre la parole, ni déposer mes mots sur le papier.

Et pourtant… me voilà… poussée par une voix intérieure à m’exprimer après m’être abandonnée et avoir lâché le contrôle.

Ce virus, Covid-19 nous affecte tous d’une manière ou d’une autre. Il fait remonter en certain de nous, en tout cas en moi, un sentiment d’impuissance et donc de frustration… A certains moments, il me confronte à un mélange de tristesse, de désespoir, de rage, de dégoût, d’injustice…

Sensations qui me ramènent à la mort. Au deuil.

A mon premier souvenir de la mort d’un jeune garçon désespéré parti beaucoup trop tôt, à mon premier burn-out à 25 ans, à la séparation de mon premier grand amour, aux décès successifs de mon père, de mon mentor et de mon parrain partis aussi, trop tôt.

Je ne peux rien faire, je peux aider à ma mesure, je peux être solidaire, je peux taper des mains à 21h, je peux méditer… et c’est tout.

Je ne peux pas empêcher la propagation du virus, je ne peux pas ramener de l’argent pour sauver l’économie… Je suis hors du système de santé, tout ce que je peux faire c’est soutenir toutes ces personnes de mon énergie et de mon amour, m’occuper de moi et des miens, d’abord.

Je ne contrôle pas, en fait, finalement je contrôle très peu de chose.

Je ne peux que m’en remettre à plus grand, plus sage. Je suis empêchée de faire, d’actionner, de déployer.

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Modifier ma perspective pour modifier ma perception et mes actes.

Là maintenant, il me suffit simplement de changer de lunettes, de prendre de l’altitude, … De voir une opportunité plutôt que des conséquences, de voir du temps avec mon fils au lieu de voir la perte financière, de voir une opportunité de changer, d’améliorer, de faire autrement…

Et des opportunités… il n’en passe pas si souvent …

Rattrapée par mon corps

Cette dualité finit par se manifester dans mon corps au niveau de mes intestins. Je suis donc bel et bien ralentie.

Car, même confinée, je pouvais faire, actionner… téléphoner, zoomer, facetimer et whastapper… la technologie a ça de magique. Elle me maintient en activité constante. Ce ralentissement, il y a 30 ans aurait eu carrément un autre impact.

Toutes les tempêtes ne viennent pas perturber notre vie. Certaines sont là pour libérer le chemin.

source inconnue

Évidemment dans le ralentissement tout émerge.

Confiner, plus ou moins, ralenti socialement… un être de liens comme moi… mon dieu… ralenti socialement, le lion et sa crinière… ramené à la source, à sa base, à son intérieur, loin des autres et pourtant tellement proche et interconnecté.

Il y a plusieurs manières d’aborder ce verbe: confiner.

Oui, c’est être relégué dans un certain lieu, pour un exil, une sanction ou une forme de retraite. Et c’est aussi toucher au confin: à l’extrême limite.

C’est quand même intéressant en ce moment de grand bouleversement d’être appelé à nous retirer car nous avons atteint l’extrême limite.

Comme le dirait ma très chère amie Séverine (vous pouvez écouter le podcast de novembre dernier sur les nombres), nous sommes en année 4. Une année de structure, de cadre et donc de solidité, de construction, de consolidation (et de tout ce qui touche à son opposé).

Mais voilà… pour solidifier, il faut des bases stables. Pour pousser la graine a besoin d’un terreau fertile.

Nous avons atteint l’extrême limite.
Il est temps de nous poser les bonnes questions.  
Revenir à l’essentiel.

A ce qui fait notre essence, à ce qui est notre essence.

A ce qui nous nourrit ; physiquement, émotionnellement, mentalement, spirituellement.

C’est la nature qui nous nourrit…

physiquement (et pas seulement) …alors qu’elle se meurt.
Elle crie au secours.

La terre brûle.
Elle transpire et pleure tellement que ses larmes font/feront déborder les océans.

Elle n’est que peu entendue, pas suffisamment écoutée. Et comme elle ne peut bientôt plus crier, elle émet des virus issus de manipulations de la nature par l’homme.

Nous sommes au confin.
Nous avons atteint l’extrême limite.
Il est temps de nous poser les bonnes questions.

Aujourd’hui, plus que jamais tous les signaux nous invitent au changement, à la guérison. A un retour à cet essentiel, à ce qui est vrai et juste. Au-delà de l’égo, par le cœur et l’amour pour le plus grand bien de tous, le bien collectif et celui des générations futures.

Il devait y avoir une prise de conscience. Elle nous est imposée.
C’est le juste moment de nous poser les bonnes questions.
Après un temps de recul, parce que nous sommes arrivés au confin.
A l’extrême limite.

Prenons un temps de libération, de nettoyage… acceptons le vide.

Accueillons le ralentissement, la décélération. Il y aura certainement des conséquences …

Et si nous changions de regard, et si c’était une opportunité de construire l’après… autrement… Cet après… j’ose le dire … me remplit d’espoir et m’émeut… m’enthousiasme et me meut…

parce qu’il y aura forcément un après, comme il y  a eu un avant…

… et il y a maintenant.

Maintenant, le confinement, l’intériorité, la solitude, le recul, l’envie de remplir, l’impuissance, le printemps, le soleil, la vie avec nos très proches, la proximité, le calme, le vide, l’adaptation…

…et à l’autre extrêmité, des personnes mobilisées, en hyper-activités, pour notre sécurité, notre vie, notre système économique, politique, social… pour ce qu’elles peuvent sauve-garder, garder sauf.

Une opportunité de soigner, de panser nos plaies, de guérir et de faire différemment.

Soyez patient, assis dans l’ombre, l’aube viendra.

– Rumi

J’ai vu à Yosémite l’été dernier, des hectares entiers d’arbres brûlés, carbonisés, laissés tel quel. J’en suis sortie malade. Je me suis tordue de douleurs toute la nuit. C’était tellement violent, puissant.

Sur cette terre brûlée et carbonisée… laissée à elle-même, après un temps de repos, d’incubation dans l’invisible, de nouveaux arbres s’étaient mis à pousser sur ces mêmes arbres carbonisés… dans un semblant anarchique… qui est sans aucun doute organisé autrement.

Parfois le changement doit être radical.

Parfois, pour tourner la page et commencer un nouveau chapitre, il faut peut-être arracher la page précédente, démarrer un nouveau livre ou simplement se laisser le temps d’observer la page blanche.

Ce vide… dont on a tellement peur.

Ce vide que l’égo refuse et avec lequel l’âme danse avec tellement d’harmonie.

C’est justement de ce vide que nous trouverons les solutions et l’énergie pour construire ou reconstruire.

Alors qu’est-ce que j’abandonne pour accéder au vide… qu’abandonnez-vous pour accéder au vide… au calme, à votre intérieur… là où c’est le seul et unique endroit où vous serez toujours en sécurité.

Et lorsque le vide sera passé… la terre sera à nouveau fertile… comme après l’hiver et l’arrivée du printemps… quand la terre commence à se réchauffer pour que nous puissions y semer nos graines : quelles seront ces graines ?

  • Que voulons nous pour nous, pour le monde…
  • Qui voulons nous être ?

Et laissez tomber l’avoir…

Le combat de l’être et l’avoir s’arrête ici en 2020.

2020, année du changement.

Quelles traces voulons-nous laisser?

Je ne dis pas que c’est facile. Et justement, on a le temps.

On est ramené à notre famille, à notre cocon, à notre cellule intérieure, à notre essence. A un autre rythme.

Et là, nous avons déjà une piste sur ce qui compte vraiment…

Regardez comment nous sommes tous liés les uns aux autres; le virus se propage tellement vite.

Regardez comme nous sommes reliés les uns aux autres…

  • Que ressentez-vous quand vous tapez des mains tous les soirs à 21h?
  • Que ressentez-vous quand vous voyez émerger tous ces élans de solidarité ?

Et c’est seulement la partie visible de l’iceberg; nous sommes tous reliés parce que nous provenons tous du même moule, du même atome initial. Nous sommes intriqués.

Voilà encore une piste.
Qu’est-ce qui nous relie ? Comment le lien se fait-il ?

Je pourrais vous donner encore d’autres pistes, là ce n’est pas le but. Ces questions font partie de ma propre réalité, ma propre vérité… et il n’y en a pas qu’une… chacun dispose de sa propre réalité… Changez de lunettes et vous verrez autrement.

Plongeons en nous.
Dealons avec nos peurs et nos angoissons.
Abandonons-nous pour un temps.
Laissons émerger les réponses en provenance du vide.

Hier j’étais intelligent et je voulais sauver le monde. Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même.

– Rumi

A l’extrême limite, au confin du monde.
2020 sonne l’heure du changement.

Sois le changement que tu veux voir dans le monde.

Gandhi